L’histoire commence en 96, quand Jérôme Sallenave (batterie) et Karim Hamida (basse) découvrent la jungle naissante alors qu’ils se produisent à The Band On The Wall, club alternatif de Manchester. Ils comprennent que le mix des instruments, des voix et des machines est l’avenir de la musique. Bientôt rejoints par le laborantin électro PIR et le tchatcheur IZM (Fer de lance des Lascars, ancien membre des combos rap La Cliqua et Mama Intellect) les No Bluff Sound se produisent régulièrement à Paris dans les soutes du Batofar. Expérimentateurs tous terrains, ils sont parmi les tous premiers à jouer live dans les teknivals et autres free parties, à l’invitation de leurs amis du Mas I Mas sound sytem.

En 2000, le groupe fait une rencontre décisive : les trois rappeurs Mao Papa Kande Sidibe, Mansour Diallo et Kadou Matouré Seck, bien connus au Sénégal sous le nom de BBC Sound System. L’undergound électro parisien télescope l’underground hip-hop dakarois ! Une fusion inédite est née.

Au fil de plus de 200 concerts à travers l’Europe (France, Belgique, Hongrie, Tchéquie…), les No Bluff ont le loisir de rôder leur formule. Sur scène, ça chauffe méchamment : danse du Lion, rythmiques félines, infra basses grondantes, rap et chant en wolof, français, peul et anglais…

En 2002, les No Bluff Sound font un carton sur le plateau électro des “Découvertes” du Printemps de Bourges. Pourtant, ça débat ferme dans le public. “C’est bien, mais c’est pas de la techno, c’est du rap”, disent certains. Marrant, quand on sait que le jury hip-hop du festival avait de son côté étiqueté le groupe comme “électro”. Pas étonnant que ceux qui compartimentent les sons y perdent leur latin. Comme les Asian Dub Fundation Anglo-Indiens, les No Bluff Sound Franco-Africains incarnent la sono mondiale d’aujourd’hui; celle qui a découvert le sampler et porte le métissage musical à son plus haut niveau. Ils seront couronnés du prix “Attention talent scène” des Découvertes du Printemps de Bourges et de la FNAC et lauréat du prix Wagram.

Restait à saisir sur disque l’énergie et la poésie de ces aventuriers polyglottes. Chose faite avec un premier album éponyme, réalisé en 2004 par Laurent Gatignol et Madj Melki (Assassin, Manu Chao, Les Négresses Vertes, Zebda, Les Rita Mitsouko…). Les deux ingénieurs du son ont réussi à saisir les différentes facettes du groupe, tour à tour mélancolique et inspiré par la tradition africaine (“Africa”, “Yeurmeumde”), franchement énervé (“Ill Dynamite”, “Earth Cake”) ou plus distancié (“Blim Blam”). Canevas de rythmes, de couleurs de sons et de voix, No Bluff Sound casse les frontières et passe les murailles pour susciter de nouvelles danses. Sans clichés, sans limites, une direction musicale pour le troisième millénaire. Fort de cette nouvelle notoriété, les No Bluff Sound repartent sur la route en assurant plus de 150 dates en France métropolitaine, en Europe de l’Est ainsi que dans des contrées plus lointaines (La Réunion, Mayotte…). Louise Attaque ne tarde pas à découvrir le phénomène et lui propose d’assurer ses premières parties en 2005 et 2006 (tournée des Zéniths, Olympia…). Des collaborations avec d’autres artistes comme re-mixeur ou réalisateur s’enchaînent : Louise Attaque, Arthur H, Fanta Disco, Dabi Touré, Wendy Code, Nourou, Les Lascars…

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